Les plagiocéphalies du nouveau-né (tête aplatie)

Cette question fait l’objet d’études de plus en plus nombreuses depuis 1980.
Plus de 1000 études ont été réalisées depuis sur le sujet.

Les parents sont soucieux : leur enfant a la tête plate, ils craignent pour le développement de son cerveau, il tourne mal sa tête, ils s’inquiètent pour sa motricité future.

plagiocéphalies du nouveau-né (tête aplatie)
plagiocéphalies du nouveau-né (tête aplatie)
plagiocéphalies du nouveau-né (tête aplatie)

Les études montrent que cela est de plus en plus fréquent depuis que l’on met les bébés sur le dos pour éviter les morts subites du nourrisson1.2.


Cependant, les plagiocéphalies ne touchent pas tous les bébés. La cause se trouve donc ailleurs, et le mode de couchage n’est qu’un phénomène aggravant.

Que disent les thérapies « conventionnelles3» ?

Les causes de plagiocéphalies sont multiples. Elles touchent principalement les gros bébés de sexe masculin – surtout si l’accouchement a été difficile -, la dissymétrie de rotation (préférence ou torticolis) les favorise également, ainsi que la position de sommeil sur le dos.  

Par ailleurs, l’activité de l’enfant, le jeu sur le ventre, le développement de la motricité et les stimulations limitent l’évolution de cette déformation.

Les thérapies conventionnelles disent également qu’un retard de développement peut parfois être associé4

Les traitements proposés vont de la rééducation au port d’un casque correcteur (thérapie de Helmet) voire, dans certains cas, à la chirurgie.

Le modelage précoce est proposé pour essayer « d’arrondir » le crâne, sachant que les principales sutures disparaissent dans les 2 premières années de vie.

Que dit l’Etiopathie ?

Ni le casque, ni le modelage ne s’attaquent à la cause du problème à savoir la dissymétrie de la rotation de tête.

La rééducation ou la stimulation ne traitant pas non plus la cause du déficit fonctionnel, rencontrent immédiatement leur limite.

L’Etiopathie classe les pathologies selon leur cause, et distingue :

  • Les cas où le bébé a été blessé directement à l’accouchement (déchirure du muscle, hématome, fracture associée…)
  • Les situations où la dissymétrie de rotation ne s’explique pas par une déchirure musculaire

Dans les 2 cas, l’aplatissement du crâne étant la conséquence de cette dissymétrie, le modelage ne peut pas être efficace et le casque ne règlera pas la cause du problème.

Si le bébé a une rotation dissymétrique, c’est parce que le tonus des muscles du cou est perturbé par un blocage de la colonne cervicale haute (impactée dans la vie intra-utérine ou lors de l’accouchement).

L’atteinte du tonus musculaire a plusieurs conséquences :

  • Elle modifie la motricité et donc le développement du bébé5
  • Elle favorise la position verticale de l’os occipital, car c’est le muscle trapèze par sa traction qui arrondit la tête en arrière.

Lorsque les fonctions motrices des muscles occipitaux sont perturbées, l’occiput ne se développe pas vers l’horizontale. Et si le blocage est des 2 côtés, la tête est plate des 2 côtés.

Le traitement consiste au plus vite à libérer la colonne cervicale.

En 3 à 5 séances, celle-ci est fonctionnelle.


La réduction doit être douce et précise, elle est indolore.

Elle nécessite les compétences d’un étiopathe, car il est formé à l’analyse et à une pratique fine et de grande précision.

Après réduction du blocage, seul un travail de rééducation sera efficace (chez un kinésithérapeute ou à la maison) pour récupérer une fonction complète.

En étiopathie, on ne conseille jamais la stimulation exclusive du côté difficile.

En effet, cette lutte contre le blocage a systématiquement pour conséquence d’entretenir la douleur et la contracture qui maintiennent la situation en l’état.

Il faut réduire le blocage, puis, une fois le blocage réduit, stimuler l’enfant selon sa tolérance, du côté favorable et défavorable et en positions variées (sur le ventre, assis, sur le dos…).

[1] . LC, David LR, Wilson JA, Bell WO. An increase in infant cranial deformity with supine sleeping position. J Craniofac Surg. 1996 Jan;7(1):5-11. doi: 10.1097/00001665-199601000-00005. PMID: 9086895.

2 . Pelligra R, Doman G, Leisman G. A reassessment of the SIDS Back to Sleep Campaign. ScientificWorldJournal. 2005 Jul 21;5:550-7. doi: 10.1100/tsw.2005.71. PMID: 16075152; PMCID: PMC5936520.

3 .  De Bock F, Braun V, Renz-Polster H. Deformational plagiocephaly in normal infants: a systematic review of causes and hypotheses. Arch Dis Child. 2017 Jun;102(6):535-542. doi: 10.1136/archdischild-2016-312018. Epub 2017 Jan 19. PMID: 28104626.

4 .  Martiniuk AL, Vujovich-Dunn C, Park M, Yu W, Lucas BR. Plagiocephaly and Developmental Delay: A Systematic Review. J Dev Behav Pediatr. 2017 Jan;38(1):67-78. doi: 10.1097/DBP.0000000000000376. PMID: 28009719.

5 . Piaget J., Réussir et comprendre, Paris, PUF, 1974